Je ne sais pas pourquoi, j’ai toujours adoré John McEnroe, pourtant qualifié de « Pire publicité pour les valeurs américaines » par Le New York Times au moment de son arrivée dans la cour des grands.
En 1977, tout frais diplômé de la Trinity High School de New York et alors qu’il va intégrer Stanford à la rentrée, le jeune champion, encore amateur donc, part faire la tournée européenne à la tête d’une dotation de 500$ de la Fédération américaine pour l’ensemble de ses frais de bouche et d’hébergement.
Inutile de vous dire qu’il a n’a pas vu passer la queue d’un légume ayant opté pour le régime Tortue Ninja, à base de pizzas, de burgers et de Snickers, son péché mignon.
Ses triomphes dans le championnat universitaire et performances dans quelques tournois pros qui ont cru bon d’inviter le jeune prodige lui ouvre les portes des qualifications de Wimbledon.
Il y fait son chemin et doit jouer le tout qualificatif très tôt le matin. N’ayant pas de réveil et ayant peur de rater le match, il opte pour la nuit blanche et joue son match sous une bruine persistance contre un adversaire qui a plus de bace aux lèvres bave aux lèvres que de talent. Il s’en tire de justesse avec ce commentaire : » Si j’avais perdu contre ce mec-là, j’aurais arrêté le tennis ».
Mais il gagne et obtient le droit de jouer dans le temple.
Il avance dans le tableau et c’est en pétant les plombs en quart de finale contre Phil Dent qu’il va découvrir que la colère est son alliée. Elle ne le déconcentre pas, elle le sublime. Pendant ce match après une contrariété légitime ou même peut être pas, il avait fracassé sa raquette mais comme elle ne cédait pas il lui avait fallu sept ou huit coups hystériques pour arriver à la briser sous les huées du public.
Il avait adoré ça.
Le vrai sale gosse.
Vient le jour de la demi-finale qu’il va jouer contre son compatriote Jimmy Connors.
John était aller se présenter dans les vestiaires à la grande figure du tennis américain de l’époque qui ne lui a avait même pas répondu : » J’ai fait comme s’il n’y avait personne dans la pièce » dira Connors le bienveillant. Selon MacEnroe : « ça a été bref, Connors n’a même pas envisagé que je puisse exister ».
Comme quoi il y a des moments où tous les gens présents ont le même ressenti.
McEnroe perdra en quatre sets et ses gains (125.000$) seront empochés par son père John étant amateur.
Si on compte en Big Mac, ça fait quand même beaucoup d’oseille pour financer ses frais à venir.
Après ce match, Connors avouera : « Je me rendais bien compte que le gamin avait du talent et était là pour un bail ». C’est exactement ce que raconte « Transmission » la photographie de Gerry Cranham que vous verrez par le lien ci dessous depuis longtemps au catalogue prise au moment de la poignée de mains finale.
McEnroe va revenir les années suivantes avec plus ou moins de bonheur. C’est trois ans plus tard qu’il atteindra la finale disputant avec Borg un des plus grands match de l’histoire du tennis. Mais c’est l’année suivante, en 1981, qu’il finira par gagner contre le même adversaire. Ce sera notre photographie du jour.
Vous aurez les infos en cliquant dessus.
Une très belle. carrière avec notamment une année 1984 incroyable (83 victoires pour 3 défaites, personne ne l’a jamais refait) terminée à la première place en simple et en double (personne ne l’a jamais refait non plus) mais pas aussi dingue que les trois monstres. Malgré tout il a laissé une trace, une sorte de fascination dont je ne suis pas le seul à éprouver. Un talent confinant au génie c’est sûr et le sentiment qu’il pouvait, qu’il allait se passer quelque choses avec lui.
Et puis tout ceux qui l’adorent étaient plus jeunes à l’époque. Ça compte.
Pour voir tout ce qu’il ya sur lui à la galerie il suffit de taper son nom dans la barre de recherche.
Il y en six, réparties sur deux auteurs Serge Philippot, l’auteur de la photographie du jour et Gerry Cranham.
On va dire que je fais une remise de 20% sur toutes les photos de Mac jusqu’à ma prochaine lettre.
C’est les vacances après tout.