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La gazelle

Jean-Denis Walter Jean-Denis Walter 6 mai 2025 9 min de lecture

Marie-Jo Perec en sortie de virage de la finale du 200mètres des JO d’Atlanta (1996). Une merveille signée Didier Fèvre, un photographe de l’Equipe que je ne représente pas. Un tirage acheté aux enchères dans la vente de « tirages uniques » proposée par le journal et dédiée aux J0 après les Jeux de Tokyo disputés en 2021. cette vente avait eu lieu à Drouot et bien que je l’ai repérée.
pendant l’exposition préalable, je n’avais pas trop d’espoir de pouvoir l’avoir. Il va y avoir baston m’étais-je dit… Aucun espoir, ne rêve pas.

Marie-José Pérec, 200m, 1er août 1996 par Didier Fèvre/L’Équipe

J’ai utilisé une technique toute bête. Dès le premier prix annoncé, je n’ai pas juste levé le bras, j’ai directement fait « all in » et annoncé le prix maximum que je m’étais fixé. Il faut savoir que les autres achètent pour avoir, moi je le fais pour revendre. c’est mon métier. Représenter des photographes, la base, mais aussi acquérir des tirages à fort potentiel. Comme les clubs de foot le font avec les jeunes prodiges.
Celui ci est un tirage unique, donc déjà sa valeur en est décuplée. 
Mais je ne sais pas ce qu’il s’est passé. Certains ont du se coucher avec un brelan alors que je n’avais qu’une paire. Une relance quelle qu’elle soit et je lâchais l’affaire. Et puis je me souviens qu’elle était passée dans un moment de calme, après quelques moment frénétiques et que tout le monde avait besoin de souffler. Je n’y croyais pas quand le marteau est tombé. Ce coup de bluff avait refroidi la concurrence.. Je ne sais pas, ce que je sais c’est qu’elle est là.
Tirage numéroté 1/1 sur papier Hahnemühle baryta satin et encadré par l’atelier Flamand en cadre traditionnel avec passe partout. 
C’est un grand format 80X120 pour l’image, plus de 100X150 au final. Peut être cette taille aussi. Pas facile à placer sur un mur m’a aussi rendu service. Alors qu’elle tire sa puissance de son format justement.

Actuellement je poursuis mon trip pro/perso à travers la France au volant de mon Kangoo bien aimé.
J’ai des rendez vous pour la galerie organisés autour de visites chez des gens aimés. famille et amis.
Je roule, je travaille parfois et le soir j’arrive dans une nouvelle maison où je suis attendu et gâté.
Je bouge tous les jours et après une grosse semaine, j’ai déjà fait plus de 2000 bornes.
Ils se sont donnés le mot au niveau des menus. J’ai déjà mangé l’équivalent d’un boeuf de taille moyenne toujours accompagné de mon légume préféré la Pomme de terre. c’est juste dommage, voire injuste que ce n’en soit pas un. J’en ai mangé sous toutes les formes, sautées, sous la cendre, mais aussi à l’aveyronaise lors de ma visite chez P un ami de L’Equipe et son épouse lors de mon arrêt à Saint Côme d’Olt au pied de l’Aubrac. 
Quand P alors que nous finissions de boire l’apéro, a commencé à faire filer l’aligot.. c’était tellement beau que j’ai pleuré.
Il faut aussi que je vous raconte un truc.
Alors que je repartais de chez eux pour me rendre chez mon neveu J près de Montauban. J’étais missionné pour le dessert. J’avise à Espalion à deux pas de chez eux une pâtisserie assez étrange. Un seul gâteau proposé hors du pain, un vrai, au sucre… Une étrangeté de leur invention. Un seul gâteau, posé sur une sorte de podium..
Ce qui m’a apparu être un gâteau aux pommes avec des petites torsades sur le dessus.
Evidemment je suis entré, accueilli par une jeune femme qui m’a dit que c’était un aïeul qui avait conçu ce gâteau au début du XXe siècle et que depuis la famille entretenait le secret de sa fabrication de générations en générations et c’est tout juste s’il n’aurait pas fallu un héliport pour les gens qui venaient de loin…
 » Bon ben je le prends ». .
Je le porte jusqu’a ma voiture comme le Saint-Sacrement et en roulant j’ai laissé mon esprit vagabonder. 
J’imaginais le verger d’origine. Les pommiers couverts d’une moustiquaire pour les protéger des insectes volants et d’une milice privée armée jusqu’aux dents pour les rampants. J’imaginais ce qui arriverait à une chenille audacieuse si elle commençait à gravir le tronc. Probablement une crucifixion à l’entré du terrain pour décourager ses copines. J’imaginais la dernière génération, les enfants  runners, qui après que chaque pomme soit cueillie et posée dans un écrin de velours faisaient les allers retours vers la cuisine où le maitre pâtissier attendait.
Après, il s’enferme, c’est un secret de famille…
J’imaginais tout ça parce qu’au prix où il m’ont vendu ce gâteau j’avais de quoi verser les arrhes pour l’acquisition d’un studio dans la même rue.
Bref
J’arrive chez J mon neveu adoré. M sa compagne, consciente de l’enjeu, porte religieusement le gâteau jusqu’à la cuisine. 
Au moment du dessert, je les observe… 
J et T son fils ainé, me disent :  » Elle est pas mal ta tarte aux pommes »…
Je goute… Et oui c’était bien une tarte aux pommes. Honnête mais pas de quoi écrire à ses parents non plus.
Ça m’a renforcé dans l’idée que le « storytelling », c’est bien la base du marketing.

Mais revenons à Marie-Jo
Dans l’Equipe du jour, où elle s’exprime dans un face aux lecteurs, elle revient sur sa vie et sa carrière.
Le plus grand moment pour elle est cette course précisément, parce que le 200 mètres n’était pas sa discipline de prédilection. Elle avait besoin de temps pour se lancer.
Le matin de la finale, elle explique qu’a l’entrainement ses départs étaient catastrophiques. Qu’elle n’y arriverait pas, qu’aux 100 mètres elle serait dernière.
« Oui c’est vrai lui a répondu Jon Smith son entraineur de l’époque. mais c’est pas grave puisque c’est là que ta course commence ».
MJ avait pourtant fait un temps canon en demi-finale, mais elle était écrasée par l’évènement et par son adversaire principale et aussi son idole : La jamaïcaine Merlene Ottey.
Mais tout s’est passé comme Jon l’avait dit. Mieux même.
Elle raconte que le fait de ne pas être dernière après 100 mètres l’avait galvanisée. C’est juste là, à la sortie du dernier virage qu’elle a gagné. elle est tellement près des autres que c’était mort pour toutes y compris Merlene quelle dépose dans les trente derniers mètres.
je laisse Didier Fèvre le photographe raconter son image :

Tout le monde l’attendait au virage et moi aussi. Cette photo est tellement symbolique de l’athlète qu’elle était ! C’est comme si elle ne touchait plus terre. Même ses mains, ses doigts, sont gracieux.

C’est plus qu’une belle photo de Perec, c’est aussi le grand moment de sa carrière et donc un grand de l’histoire du sport français tout entier.
Et pour cette photo je n’ai donc aucun autre format à vous proposer ni aucun autre tirage.  Il n’y en aura pas d’autre. 
Je vous encourage à revoir la vidéo de la course, la version longue avec la présentation du plateau et
Marie-Jo qui avance et recule sur la piste devant ses starting blocks, déjà dedans, déjà frémissante. 
Elle est toujours la plus grande athlète du sport français avec trois médailles d’or dans une discipline où nous ne sommes pas très bons.
Elle raconte aussi son retour en Guadeloupe et ce défilé en décapotable pour rentrer à Basse terre. Toute la Guadeloupe sur le bord de la route sur des dizaines de kilomètres pendant lesquels elle agitait la main comme la reine d’Angleterre. 
Je vais vous le proposer au prix que je lui avais proposé à elle par l’intermédiaire de son compagnon.
5000€ au lieu de 10.000€ son prix de base qui ne me semble pourtant pas dingue. Mais bon..Elle est encore là. 
Sébastien son compagnon ne l’avait pas pris. Je pense aussi que c’est la taille. Pas le genre de MJ d’avoir une photo d’elle de ce format dans son salon. 

On va faire un truc un peu particulier pour ce tirage
5000€ c’est le prix de réserve. Pas la peine de me proposer moins.
Mais plutôt que de faire au premier arrivé, parce qu’en toute franchise j’ai un peu les boules de la lâcher à ce prix. 
Chaque personne intéressée m’envoie un petit mail avec la somme qu’il veut mettre. 
Je ne ferais pas d’enchères, elle ira à la meilleure proposition, qui peut donc être 5001€ même si cette éventualité ne me fait pas rêver. 
Vous pourrez évidemment la voir avant pour ceux qui ne l’ont pas encore vue. A la galerie de Joinville.
Je vais aussi essayer de faire une bonne photo de l’œuvre encadrée à mon retour pour ceux qui sont loin et qui me le demanderont. Je rentre le 15. On se dit que cette offre reste valable jusqu’au 20 mai minuit date du dépouillement. Oui je fais comme si j’allais crouler sous les offres, c’est ma nature.

Avec le lien du bas, vous verrez tout ce que j’ai sur Marie-Jo.
Quatre photographies en tout dont une date de l’été dernier et de la cérémonie d’ouverture avec Teddy.
Elle a aussi posé pour Rancinan une photographie pour laquelle j’ai aussi un « petit » format, un 80X120 en édition de 8 mais dont je ne dois parler qu’aux amis. 
Prenez le temps, c’est « La Perec » quand même.