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L’exposition continue (toujours)

Jean-Denis Walter Jean-Denis Walter 5 juin 2025 4 min de lecture

Et jusqu’à dimanche inclus de 10h30 à 20h tous les jours, à la galerie Durev, 56 Bld de Latour Maubourg 75007.
La première photographie de Lois Boisson arrive à la galerie. Elle est signée Lionel Hahn
A l’heure où j’écris ces lignes, je ne sais comment ça va se finir pour elle.
Elle va débuter son match bientôt conte Coco Gauff.
Le gainage, y a que ça de vrai.
Sacré jeune femme. Elle ne doute de rien et sacré surprise aussi . Je suis pourtant un fidèle lecteur de mon quotidien de référence et je n’en avais jamais entendu parler. La photographie du jour, signée Lionel Hahn raconte sa dimension physique. Elle est très spectaculaire de ce point de vue.
Toutes les infos en cliquant dessus.

Nous allons passer directement à mon offre du jour.
Comme chaque jour durant l’exposition, elle concerne une pièce précise, actuellement exposée.
Plus qu’à venir la voir en vrai et repartir avec.
Quand vous entrez dans la galerie, à votre gauche, vous allez tomber (en arrêt) devant Superstition de Gianni Ciaccia. Un poliptyque constitué de quatre tirages racontant un moment de vie de Nadal. Qui il était et comment il fonctionnait. Il faut bien regarder dans le détail. A l’écran ce plumet qui tombe du ciel et qu’il va saisir n’est pas facile à voir. C’est beaucoup plus clair quand on est devant. 
Demi-finale de l’Open d’Australie 2009, Gianni est le seul à avoir saisi ce moment. Il était tard dans la nuit, il faisait encore très chaud et les télévisons et les autres photographes profitaient de changement de côté pour se détendre. Pas lui.
Il n’avait d’ailleurs pas lui même compris ce qui se passait et l’attitude du champion. Le plumet était invisible dans le viseur. Ce n’est qu’en revenant sur ces photographies et en agrandissant chacune qu’il avait vu le truc. 
Il avait un peu plus tard dans la soirée croisé Philippe Bouin, le grand spécialiste de tennis de L’Equipe de l’époque et lui avait montré la série. 
« Je dois le voir demain, je lui poserai la question »
Et c’est aussi Philippe qui m’a gentiment écrit l’histoire de cette œuvre :
« Le vendredi 30 janvier 2009, dans la nuit de l’été austral, Rafael Nadal affronte son compatriote Fernando Verdasco sur le court de la Rod Laver Arena de Melbourne, en demi-finale de l’open d’Australie de tennis. Devant 13 000 spectateurs médusés, dont Rod Laver lui-même, les deux hommes se livrent un duel épique, l’un des plus beaux de l’année à venir, le plus long de tous les matches disputé jusqu’alors dans l’histoire de ce tournoi (5h14). Soûlé de coups par un Verdasco déchaîné, Nadal va au bout de ses forces et se raccroche à tous les signes positifs comme ce plumet tombé du ciel, vraisemblablement une graine de pissenlit, dont il se saisit au vol lors d’un changement de côté. Fermant les yeux, il fait le voeu de remporter le tournoi. Il sera exaucé. Vainqueur de Verdasco à 1h07 du matin, le samedi,(6-7,6-4,7-6, 6-7, 6-4), il battra Roger Federer en finale le lendemain, en cinq sets, pour gagner son premier titre en Australie.
Profondément pudique, Rafael Nadal a sursauté quand, au lendemain de sa victoire, on l’a interrogé sur son geste, uniquement rendu perceptible par le téléobjectif de Gianni Ciaccia. Et puis il s’est expliqué, sans fard mais avec un peu de gêne:

« D’habitude, je ne suis pas très superstitieux, je ne crois pas au surnaturel, mais j’étais au milieu d’un match extrêmement dur et on dit que ça porte chance de faire un vœu avec ça. Alors, je me suis dit « pourquoi pas ? ». J’ai ramassé ce plumet. Je l’ai serré dans ma main en fermant les yeux et j’ai demandé …de gagner le tournoi ».

Pas superstitieux Nadal ? Peut-être. Mais le Majorquin est un homme de rituels : avant chaque début de match, il fait attendre son adversaire, puis, arrivé au filet pour le tirage au sort du service, il sautille comme un kangorou, avant de sprinter en zig-zag vers le font de court. Sans oublier, bien sûr, ses deux bouteilles de boissons minéralisées qu’il semble replacer au millimètre près à chaque changement de côté, ou l’élastique de son slip qu’il pince à chaque retour de service » (« A cause de mon gros c…, » dit-il.)

Gianni souhaitait que ce moment unique reste une œuvre rare et nous avons donc décidé de ne proposer que trois exemplaires en tout ( + Une Epreuve d’Artiste qu’il tenait à garder pour lui).
Le premier exemplaire est parti pour Melbourne, il y a longtemps déjà. Il faut dire que je ne l’expose pas souvent parce que ce n’est pas une pièce facile à manipuler  60X170 à peu près.
Elle est à 10.000€ et ça ne semble pas dingue pour une merveille à l’édition aussi courte.
Mais aujourd’hui et jusqu’à dimanche, à 8000€ elle est à vous.
C’est une très belle pièce et sa rareté, seulement trois exemplaires seront vendus, lui donne une grande valeur. Si je fais ça c’est parce que je compte bien me rattraper sur la dernière. je prendrai mon temps.