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Mark Leech

Jean-Denis Walter Jean-Denis Walter 24 juin 2025 4 min de lecture

Samedi, je me suis rendu à Deauville pour l’ouverture du Festival de la photographie de sport. Plusieurs des photographes de la galerie y étaient exposés. Parmi eux Mark Leech que je n’avais pas vu depuis longtemps.

13 May 1980 Friendly football match – England v Argentina Diego Maradona

1999, j’arrive à l’Equipe, en charge de la production photographique pour les magazines du groupe et de la direction de l’agence Presse Sports, l’agence photo du groupe dont il est un des partenaires. 
Nous diffusons son travail pour le marché français et il fait de même pour les photos de l’Equipe sur le marché anglais par le biais de l’agence Offside, qu’il a créée quelque temps avant.
Et depuis nous ne nous sommes pas quittés.
Il  m’a accompagné dès la création de la galerie, en me confiant son travail et celui de Gerry Cranham, son père spirituel, qu’il a emmené dans l’aventure. Aucun des deux n’avait jusqu’alors vendu le moindre tirage.
Le sport en galerie ça ne se faisait pas. 
Ce qui semble absolument fou considérant que le Victoria & Albert Museum avait déjà consacré une exposition à Gerry Cranham en 1970 et conservé des tirages pour sa collection permanente. 
Nous défrichions ensemble, pour donner à certaines images de sport le statut qu’elles méritaient.  

En se baladant dans  les expos à Deauville, avant de rejoindre une terrasse sur la plage, nous évoquions  de tout ça. 
Quelle aventure !
Ça fait douze ans que la galerie existe et je n’en reviens pas moi même. Cette aventure est aussi la sienne.

Cette photographie de Maradona faite par Mark en 1981 a été choisie par Jean-Philippe Leclaire, alors à la direction de la rédaction, pour faire la Une de l’Equipe le lendemain de la mort du champion.
Il lui trouvait un air de vitrail et lui semblait parfaitement adaptée au moment et au titre choisi : 
« Dieu est mort ». Avec le logo en bleu clair pour résonner avec le maillot légendaire de l’Argentine. 
Toutes les infos sur cette photo en cliquant dessus. Je tiens à la disposition de qui ça intéresse un fichier de la « une » de l’Equipe construite avec elle. 

Ou comment une photographie perdue dans les archives, une photographie prise pendant un match amical contre l’Angleterre sans intérêt revenait à la surface et se voyait offrir une seconde vie,  beaucoup plus glorieuse que la précédente. 
Avec Mark on passe des heures ensemble à ne parler que de ça. De photographies, de leurs histoires et d’anecdotes les concernant. Il est peut être encore plus passionné que moi. Ce qui semble pourtant difficile. 
Ce fut comme à chaque fois un super moment. Anna son épouse était présente. originaire de Blackpool elle allait déjà au stade toute petite avec son père pour y admirer une des premières stars du foot, Stanley Mathews, le premier ballon d’or de l’histoire qui y a joué 14 saisons. Le foot ne l’ennuie pas, c’est même tout le contraire.

En me promenant dans les différentes expositions, j’ai aussi retrouvé Alain Schroeder et ses Kids Jockeys.
Neil Leifer, la légende, deux auteurs historiques de la galerie ou Jérôme Brouillet et son « Golden moment« , une photographie plus récente mais déjà entrée dans l’histoire. 
Ce ne sera pas la dernière fois, d’autres auront les honneurs de ce festival dont c’était la première édition et qui va s’installer dans le temps. Il sera annuel.
Agnès Vergez, la directrice artistique avec qui j’ai déjà travaillé me l’a annoncé. Ce serait une très bonne nouvelle qu’un Festival de photographies sur ce thème et qui ne soit pas confidentiel puisse s’installer sur la durée et devenir un rendez vous important et reconnu. 
C’était l’idée pour Lille 2018 , un festival très ambitieux dont j’avais été le commissaire d’exposition avec Hélène Demicheli, mon associée, mais ça n’a pas été le cas malgré son succès. Ce serait bien que quelqu’un(e) y arrive. Plusieurs s’y sont essayé mais pour l’instant, ça reste de petits trucs. Le sport a toujours du mal à trouver sa place dans les budgets culture.

Je serai ravi de voir ça de mon vivant. Un grand rendez-vous international, genre Visa pour l’Image, où les visiteurs et aussi la profession toute entière viendraient célébrer chaque année la photographie de sport au sens large et lui donner la place qu’elle mérite. Deauville peut faire le bonheur du festivalier, la ville est agréable et super bien située. Pour ma part, j’y prendrais mes quartiers.

En marge de ce Festival, une vente aux enchères a démarré samedi et se terminera le 10 juillet. Je vous donnerai tous les éléments pour y jeter un œil. Onze pièces de la galerie y sont engagées, dont le (Bloody) Rives de Mark Leech (N°8/10 du format 40X60)  que vous pourrez revoir avec le lien du bas. 
Il faudrait que j’aille passer une petite semaine chez lui à Londres pour finaliser son catalogue toujours en construction.