Prémonition

Un mot sur l’œuvre

(REF : SPHI001)
1er mai 1983. Dans quelques heures Yannick Noah va disputer la finale du tournoi de Madrid. (Il l’emportera en quatre sets contre Henrik Sundström). Parti courir quelques kilomètres pour un réveil musculaire sur un parcours de golf jouxtant le stade de tennis, il s’est ensuite assis pour méditer, insensible à la pluie battante et totalement immergé dans sa bulle.
Ce jour n’est qu’une étape du grand projet qui doit le mener jusqu’à la victoire à Roland Garros.

J’étais venu à Madrid pour la fin du tournoi. Après avoir vu Yannick franchir les tours, je voulais faire quelques images de son échauffement du matin et j’étais tombé là dessus.
Je l’avais vu arriver de son jogging, on aperçoit d’ailleurs Patrice Hagelauer son coach qui a un peu plus de mal, au fond de l’image.
Je ne voulais pas perturber ce moment et suis resté derrière lui, sans rien dire. On sentait qu’il était quelque part, loin, totalement dans son truc.

Le choix de Jean-Denis

J’aime bien ce que cette image raconte.
Yannick Noah est à la fois calme et déterminé, perdu dans ses pensées. On se souvient en la regardant du pacte qu’il avait passé avec son coach, Patrice Hagelauer après une piteuse défaite contre Manuel Orantes au Tournoi de Monte Carlo quelques semaines auparavant :
« Je veux que tu me dises aujourd’hui que tu veux gagner Roland» lui avait dit “Hagel“.
En répétant cette phrase le joueur était entré dans une bulle , un espace d’investissement total, dont il ne sortira plus. Ce jour là, il a décidé qu’il allait tout faire pour remporter le Tournoi de ses rêves.