Mystique

Un mot sur l’œuvre

Grand Prix de France 1991 à Magny-Cours
Ayrton Senna, mains jointes, semble prier.

Je pourrais raconter la messe, dire qu’il s’est mis à prier et que la foi qu’il irradiait était tellement forte que je me suis mis aussi à genoux, que j’ai posé mon boitier et que je me suis mis à prier avec lui…
Mais en fait non.
Je me suis approché, j’ai rafalé et je suis reparti en quête d’une autre image. Quelques jours plus tard, quand j’ai enfin vu l’image, je n’avais plus un souvenir précis de la scène, mais mon sentiment est qu’il venait de retirer son casque, on voit d’ailleurs encore la marque sur son visage et qu’il allait se passer les mains dans les cheveux.
Sa position tête un peu en arrière et yeux fermés corroborent cette hypothèse.
C’est juste un « Lucky shot », comme ça arrive dans une vie de photographe.
Dans le mouvement pour le faire, ses mains se sont jointes fugitivement et la magie de l’instantané à fait le reste »

Le choix de Jean-Denis

Mais en fait ce n’est pas grave.
Quand on sait qui était Senna, cette image est une grande image. Elle est raccord, elle le raconte et qu’importe s’il n’a pas prié à ce moment-là, on sait qu’il le faisait souvent dans l’intimité.
C’est la seule image de lui qui raconte ça pendant une course. Elle est fausse mais vraie.
Elle restera l’image de sa foi et a été publié un nombre incalculable de fois pour illustrer ça.
Elle fait partie du livre ressemblant les 100 photographies du siècle.