The Moldovan Derby 1

Un mot sur l’œuvre

Les danseuses du groupe de danse Sunshine de Tiraspol se préparent à rentrer sur le terrain pendant la pause entre les deux temps du match FC Sheriff contre FC Milsami.

Si la Moldavie est connue en Europe pour son conflit sans fin entre le gouvernement et l’État auto-déclaré de Transnistrie, elle l’est moins pour ses clubs de football. Pourtant, il s’avère que ce sport a toujours historiquement représenté un espace partagé entre les deux entités, bien avant la récente ouverture du dialogue permise par les efforts de la communauté diplomatique.
Une anomalie administrative permettant aux clubs transnistriens de jouer dans la ligue moldave a transformé le football national en un ensemble complexe d’identités et de réalités.
Pour mon projet « The Moldovan Derby », j’ai passé plusieurs années à me rendre à des matchs des deux côtés de la frontière afin de révéler la vie quotidienne dans une nation en quête de normalité, qui se construit de nouvelles identités sur un passé et un présent controversés.
J’ai capturé cette étrange connexion qui prend, assez ironiquement, la forme d’un conflit sportif. Curieusement, le football a réussi à revêtir cette dimension symbolique alors qu’il est loin d’être le sport principal en Moldavie et qu’aucune tradition autour de ce sport n’a germé dans le pays, contrairement à l’Ukraine ou la Roumanie voisines. Même la mentalité moldave, très individualiste, se prête peu aux sports d’équipes. Pourtant, par ce biais au final si représentatif, j’ai réussi à comprendre ce pays multiple et fracturé.